Il suffit de passer le pont sur la Seille... et de pénétrer à l'intérieur de l'Hôtel-Dieu, pour rencontrer Jocelyne Roy, guide officielle du lieu depuis 1988 et être aussitôt transporté au temps des religieuses de sainte Marthe... Elle les évoque avec tellement de passion et d'amour que l'on ne peut que se laisser charmer par ses explications sur le fonctionnement de cet hôpital.
Un hôpital qui n'a fermé ses portes qu'en 1977, laissant en l'état les salles des malades, l'apothicairerie, la pharmacie et la chapelle. Jocelyne Roy a eu le privilège de côtoyer les religieuses alors qu'elles étaient encore en activité et déclare: " Il existe entre elles et moi (il en reste encore deux en retraite dans leur maison de Châteaurenaud) une telle relation de confiance, qu'elles me confient leurs objets personnels, pour enrichir et compléter les collections déjà présentées sur place. "
Tout au long de la visite, avec humour, elle nous fait redécouvrir le sens premier d'expressions passées dans le langage courant, détailler l'inestimable beauté des différents vases et pots en faïence de la pharmacie destinés aux pommades et préparations diverses, admirer les meubles anciens apportés par les religieuses au moment de leur entrée dans la communauté, etc.
Certes l'ancien hôpital n'est plus le lieu où l'on soigne, mais il est toujours celui où l'on accueille. Avec Ghislaine Charton, adjointe chargée de la culture et du patrimoine, toutes deux ont à cur de continuer à faire vivre cet endroit, en accueillant des expositions. En ce moment, on peut découvrir une exposition sur le langage des signes et une autre sur les travaux d'un atelier d'adultes handicapés. Cet été sont prévus une rétrospective retraçant les trente dernières années de l'Hôtel-Dieu depuis sa fermeture, et une grande exposition d'art brut du FRAC (Fond Régional d'Art Contemporain) de Bourgogne.
Ainsi que toutes deux le soulignent : " Il est important de faire le détour, et découvrir cet endroit remarquable qui n'est pas réservé aux seuls professions médicales, amateurs d'art, pharmaciens, étudiants... " Découvrez ses belles façades XVIIe, restaurées par les compagnons ainsi que son clocher surmonté d'un magnifique coq doré à la feuille d'or.
Agnès Gonnot