VISAGE D'EGLISE

Àla découverte de sainte Thérèse de l'Enfant Jésus
et de la Sainte Face (1re partie)

Sainte Thérèse a marqué les coeurs et les esprits en rendant extraordinaires les choses de l'ordinaire. Son « Histoire d'une âme », rédigée à la demande de sa prieure, mère Agnès, est publiée l'année suivant sa mort. Ce fut immédiatement un succès. Cette année, notre paroisse consacre l'année liturgique à la miséricorde du Seigneur. Sainte Thérèse, qui l'a vécue cette miséricorde, nous guidera dans sa découverte.

Au soir du 30 septembre 1897, en Normandie, au carmel de Lisieux, soeur Thérèse s'endormait dans la paix du Seigneur à l'âge de 24 ans. Une de ses consoeurs se demandait ce qu'on pourrait bien dire de soeur Thérèse, qui n'avait rien fait qui puisse être raconté. Il est vrai que, le 4 octobre, une petite trentaine de personnes assiste à ses funérailles. Le 17 mai 1925, une foule de cinq cent mille personnes assiste, place Saint- Pierre, à Rome, à sa canonisation par le pape Pie XI. Cette affluence démentit sa consoeur et montre que la vie de Thérèse mérite d'être racontée !

Une enfant extravertie et joviale
Sainte Thérèse voit le jour le 2 janvier 1873 à Alençon. Elle est la neuvième et dernière enfant de Louis et Zélie Martin. Quatre de ces enfants sont déjà au ciel. Les quatre autres sont Marie, Pauline, Léonie et Céline. Le couple Martin a un seul et unique désir : que leurs enfants deviennent des saints. Sainte Thérèse dira plus tard qu'elle est née dans une terre sainte imprégnée d'un parfum virginal.
Sainte Thérèse reçoit le baptême deux jours plus tard, le 4 janvier. Elle reçoit le germe de la vie divine d'où grandira le germe de la sainteté. Sainte Thérèse connaît une petite enfance heureuse, entourée de l'amour de ses parents et de ses soeurs. La jeune enfant est extravertie et joviale. Forte en caractère, elle se lie très vite avec sa soeur Céline. Elles deviennent des compagnes de jeux et de prière. Louis et Zélie initient très tôt sainte Thérèse à la prière et à l'amour de Jésus et de sa mère, Marie. Sainte Thérèse possède une conscience droite. Dès qu'elle commet une faute, elle s'en accuse tout de suite.

Un premier drame dans sa vie
En 1877, sainte Thérèse connaît le premier drame de sa vie. Sa mère Zélie est emportée par la maladie. L'enfant joviale change de caractère. Elle se replie sur elle-même et développe une grande sensibilité et émotivité. Sa soeur Pauline devient sa seconde mère. Elle reçoit un amour quasi maternel de son père Louis, qu'elle surnomme « (s)on roi chéri ». La famille Martin quitte Alençon pour Lisieux. Elle s'installe chez le frère de Zélie, Isidore Guérin, dans la maison des Buissonnets. Sainte Thérèse grandit dans sa foi malgré les épreuves.

Naissance d'une vocation
Lors d'une messe dominicale, elle comprend son premier sermon. Le sujet portait sur la Passion. À travers ce sermon, sainte Thérèse découvre l'amour de Dieu manifesté dans la face adorable de Jésus. Devenue carmélite, sainte Thérèse se souviendra de ce sermon en prenant comme nom de religieuse sainte Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte Face. Sainte Thérèse a choisi ce nom grâce à l'entrée au carmel de sa soeur Pauline.
L'entrée de Pauline au carmel a été un déchirement pour la petite Thérèse. Pauline était devenue sa deuxième maman. Cette souffrance lui amène une certitude. Dieu l'attend au carmel. Sainte Thérèse, à l'occasion de l'entrée de sa soeur bien-aimée, rencontre la mère Marie Guonzague, la prieure. En la voyant, la prieure lui dit que si elle entre un jour au carmel, elle s'appellera sainte Thérèse de l'Enfant Jésus. Non seulement elle gardera son joli prénom de Thérèse, mais elle le complétera par le grand nom de Jésus enfant. Sainte Thérèse devine un petit signe de la tendresse miséricordieuse du Seigneur.

Hallucinations et tremblements
Thérèse a bien besoin de ce signe de réconfort. À partir de 1883, elle est atteinte d'un mal mystérieux. Elle développe des hallucinations et des tremblements. Le mal perdure jusqu'à la Pentecôte. Ce jour-là, dans son lit, la statue de la Vierge Marie, posée en face de son lit, lui paraît plus belle que d'habitude. Sainte Thérèse a l'impression qu'elle lui sourit. Témoin de la tendresse ineffable de la Sainte Vierge, Thérèse guérit.
Cette maladie n'est plus qu'un lointain souvenir lorsqu'elle reçoit pour la première fois la communion. Ce moment est vécu intensément par la petite Thérèse. Elle place Jésus-Eucharistie au centre de sa vie. Cette communion lui ouvre le chemin à sa conversion complète, survenue à Noël 1886. Sainte Thérèse reçoit du Seigneur une grande grâce. Elle abandonne sa grande sensibilité d'enfant. Elle commence le grand combat de sa vie, la conversion des pécheurs.
L'image de Jésus en croix lui rappelle que son sang précieux ne doit pas tomber en terre. Elle sera, désormais, au pied de la croix pour recueillir ce sang et le verser sur les pécheurs. Elle prend à coeur le cas de Pranzini, un condamné à mort impénitent. Plus tard, sainte Thérèse reconnaîtra en Pranzini son premier enfant spirituel.

Une réponse qui se fait attendre
Le désir de rentrer au carmel se précise chez Thérèse. Son père, rempli de joie, lui accorde son autorisation. Son oncle Guérin, plus réticent, accepte aussi. Mais l'évêque de Bayeux tarde à donner une réponse. 1887 est l'année du jubilé sacerdotal du pape Léon XIII. Un pèlerinage part de Lisieux pour Rome. Sainte Thérèse y participe et espère que le pape appuiera sa demande.
Durant ce voyage, Thérèse fait la connaissance de nombreux prêtres. Elle prend conscience de l'importance de prier pour eux. Avec la conversion des pécheurs, sainte Thérèse fera de la prière pour les prêtres son deuxième combat. Thérèse est un peu déçue par le pape Léon XIII, qui ne répond pas immédiatement à sa demande. Noël 1887 se profile et Thérèse attend toujours la réponse. Elle se confie, alors, à ses frères et soeurs du ciel (ceux que ses parents avaient perdus en bas âge). Elle leur confie sa demande d'entrée au carmel. La réponse tant attendue arrive le 28 décembre, le jour de la fête des Saints-Innocents. Sainte Thérèse est autorisée à rentrer au carmel le 9 avril 1888. Elle ressent un immense bonheur qui restera intact au cours des années.
Père Laurent Renaud

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